le parisien

Hommage à l’assistant des « Amants de la Bastille »

Marcus Toledano, 41 ans, directeur technique de la comédie musicale, n’a pas survécu aux deux explosions survenue vendredi soir au palais des Sports à Paris.

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Représentations ajournées dans une atmosphère de plomb. Au lendemain des explosions survenues vendredi soir au palais des Sports de la porte de Versailles, à Paris, toute l’équipe de la comédie musicale « 1789, les amants de la Bastille », pleuraient hier la disparition tragique de Marcus Toledano, son directeur technique. Assistant du metteur en scène, il avait travaillé par le passé sur d’autres comédies musicales comme « Mozart, l’opéra rock » ou encore « le Roi Soleil », notamment. Blessé, comme quatorze autres membres de l’équipe dans l’explosion d’un stock de matériel pyrotechnique, ce père de famille de 41 ans s’est éteint, après un premier arrêt cardiaque, hier, à 2h45, à l’hôpital européen Georges-Pompidou.

« RIP », « Pensées pour Marcus »… Des dizaines de petits mots griffonnés par des fans ont fleuri au milieu des bouquets de roses rouges et blanches, devant le palais des Sports, qui attendait, le soir du drame, près de 3000 spectateurs. Tous les autres blessés seraient désormais hors de danger, mais l’émotion demeure intacte parmi les artistes qui ont reçu de nombreux messages de solidarité, parmi lesquels celui de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti qui leur a fait part de sa « grande tristesse ».

Place, désormais, aux enquêteurs qui devront notamment déterminer si le local où étaient stockés les artifices, en contrebas de la scène, était adapté pour accueillir des produits d’une telle dangerosité et dans le respect des règles de sécurité. « Bien évidemment nous avions toutes les autorisations nécessaires de stockage et d’utilisation de matériels pyrotechniques », précise Albert Cohen, coproducteur du spectacle avec son complice de toujours Dove Attia.

Court-circuit fatal

« C’est un accident qui a provoqué une réaction en chaîne jusqu’à l’explosion. Un technicien était en train de renforcer une table qui sert d’accessoire sur scène pendant le spectacle, poursuit-il. Il utilisait une meuleuse. Il y a eu visiblement un court-circuit, qui l’a électrocuté et a provoqué un effet de combustion qui s’est propagé au stock de poudre. L’enquête est en cours et nous pourrons fournir toutes les autorisations montrant que la sécurité était assurée sur ce spectacle. » Selon les premières constatations, le câble de la meuleuse aurait pu être sectionné provoquant le court-circuit fatal.

Survenues vers 18 heures, trois heures avant le spectacle, les deux explosions successives ont provoqué la chute de trois murs de parpaings qui se sont effondrés sur des membres de l’équipe technique, avec le bilan humain que l’on connaît, mais sans endommager la structure du bâtiment comme l’ont attesté hier les architectes dépêchés sur les lieux.

Pourtant, Albert Cohen l’affirme : « L’espace dans les coulisses est assez restreint, mais le technicien pouvait travailler sans problème à l’endroit où il était. C’était un travail de maintenance comme on en fait régulièrement sur ce spectacle que nous jouons depuis un an. » La comédie musicale, où figurent notamment Caroline Rose, révélée dans la première saison de « The Voice » et l’humoriste Willy Rovelli, avait repris jeudi au palais des Sports.

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