Passion Pyrotechnie

Zones d’ombre autour de l’explosion du palais des Sports Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire

Une semaine jour pour jour après l’accident mortel survenu au palais des Sports de la porte de Versailles, place aux interrogations sur les conditions exactes dans lesquelles est survenu le sinistre. Une personne est décédée et quatorze autres ont été blessées au cours de cette dramatique soirée du 8 novembre, deux heures avant le début de la représentation de la comédie musicale « 1789, les Amants de la Bastille », pour laquelle 3000 personnes avaient réservé leur billet.

Un engin de travaux défectueux serait l’origine de l’explosion d’engins pyrotechniques stockés sous la scène pour les besoins du spectacle. Menée conjointement par le troisième district de police judiciaire (DPJ) et la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), l’enquête ouverte pour homicide involontaire et blessures involontaires devra éclaircir certains points restés dans l’ombre. Et répondre à deux questions essentielles : toutes les autorisations pour utiliser des explosifs ont-elles été obtenues par le producteur du spectacle? Le local était-il adapté au stockage des artifices et des barils de poudre?

Certaines procédures d’autorisations feraient défaut

A ces deux interrogations, le producteur des Amants de la Bastille répondait par l’affirmative, au lendemain du drame, précisant, notamment, qu’il pouvait fournir aux enquêteurs « toutes les autorisations montrant que la sécurité était assurée sur le spectacle ».

Certaines sources, cependant, évoquent le fait que les procédures d’autorisations indispensables en cas de « représentations à risques » auraient pu ne pas être menées à leur terme, par les responsables de la comédie musicale, qui avaient déjà donné une première représentation la veille du drame. Quant à l’accident, qui a emporté Marcus Toledano, le directeur technique, il serait lié à un court-circuit survenu lors de l’utilisation d’une meuleuse par un technicien, à proximité du stock de poudre. Deux explosions successives ont alors provoqué la chute de trois murs de parpaings, qui se sont effondrés sur certaines des victimes, les blessant grièvement. Le directeur technique, âgé de 41 ans et père d’une petite fille, est décédé d’un arrêt cardiaque dans les heures qui ont suivi l’explosion, à l’hôpital américain Geoges-Pompidou.

Sa disparition a suscité plusieurs vibrants hommages rendus par le monde du spectacle et les fans, à celui qui s’était fait connaître avec d’autres comédies musicales à succès, « Mozart Opéra Rock, ou encore « Le Roi-Soleil ». Le palais des Sports, quant à lui, n’a pas rouvert ses portes au public, et aucune date n’est avancée pour la reprise de la comédie musicale qui tournait à travers toute la France depuis un an.

Le Parisien